Les subtilités des Coteaux de l’Aubance : une comparaison avec le Layon qui intrigue


1 avril 2025

Des terroirs voisins, mais pas identiques

Pour comprendre la comparaison entre les Coteaux de l’Aubance et le Coteaux du Layon, intéressons-nous d’abord à leur géographie et à leurs conditions naturelles. Ces deux appellations appartiennent à la grande famille des vins d’Anjou, situés dans le Val de Loire, et sont toutes deux dédiées à l’élaboration de vins blancs moelleux et liquoreux à base de chenin blanc.

Les Coteaux de l’Aubance tirent leur nom de la rivière Aubance, un affluent de la Loire qui traverse la région à l’ouest d’Angers. Ces vignobles s’étendent sur une dizaine de communes de part et d’autre de l’Aubance, sur des coteaux majoritairement orientés au sud, profitant ainsi d’une excellente exposition au soleil.

Le terroir des Coteaux de l’Aubance est marqué par des sols majoritairement schisteux, avec une présence notable de graviers et d’argiles. Ces sols confèrent au vin une fraîcheur et une minéralité caractéristiques. En comparaison, les Coteaux du Layon, situés un peu plus au sud, le long de la rivière Layon, offrent une plus grande diversité de terroirs, incluant des schistes, mais aussi des tuffeaux et des sols sableux. Cette diversité peut expliquer pourquoi les vins du Layon ont parfois une plus grande complexité aromatique, bien que cela dépende également du travail du vigneron.

Le secret des brumes matinales

Les deux appellations partagent des conditions climatiques favorisant le développement de la pourriture noble (Botrytis cinerea), un élément clé pour l’élaboration de leurs vins moelleux et liquoreux. Les rivières Aubance et Layon, ainsi que leur proximité à la Loire, jouent un rôle essentiel dans la formation de brumes matinales qui enveloppent les grappes de chenin blanc.

Ces brumes, suivies d’un réchauffement en journée grâce au soleil, favorisent le botrytis. Ce champignon développe des arômes uniques et concentre les sucres dans les raisins en évaporant l’eau. Bien que ce phénomène se produise dans les deux régions, il est souvent plus constant et prévisible dans certaines parties des Coteaux du Layon, expliquent certains vignerons. Cela s’explique en partie par la structure du paysage : le Layon serpente entre des collines plus encaissées, qui amplifient le phénomène de brume.

Vinification : des philosophies communes, mais des nuances

Quand on goûte un vin des Coteaux de l’Aubance et un autre des Coteaux du Layon, on retrouve des similarités évidentes : une douceur en bouche, une acidité vive pour contrebalancer les sucres résiduels, et une richesse aromatique dominée par des notes de fruits confits, de miel et d’agrumes. Mais les différences se révèlent rapidement à mesure que l'on s’attarde sur le verre.

  • Dans les Coteaux de l’Aubance, les vins ont une texture souvent plus légère, une fraîcheur marquée et des arômes floraux distincts. La minéralité due aux sols schisteux peut également se ressentir.
  • Dans les Coteaux du Layon, les vins révèlent généralement une bouche plus ample et onctueuse, avec des arômes de fruits exotiques (mangue, ananas) et une complexité supplémentaire provenant de certains terroirs variés.

Notons également les choix du vigneron, qui influe sur le profil du vin. Certains cherchent à privilégier la pureté aromatique et l’acidité rafraîchissante, d’autres optent pour des vins plus concentrés et opulents. Par ailleurs, des différences subtiles dans les techniques de pressurage ou de fermentation peuvent accentuer les distinctions entre ces deux appellations.

Un équilibre entre tradition et innovation

Historiquement, les vins des Coteaux de l’Aubance ont parfois été perçus comme des vins moins ambitieux que ceux des Coteaux du Layon. Cela s’explique bien sûr par la notoriété internationale acquise par certaines grandes communes du Layon, comme Bonnezeaux ou Quarts-de-Chaume, qui sont devenues des AOC spécifiques et mythiques. Pour autant, ces dernières décennies, les vignerons des Coteaux de l’Aubance ont redoublé d’efforts pour valoriser leur appellation.

Aujourd’hui, on observe une montée en qualité remarquable, grâce à un travail méticuleux à la vigne : vendanges manuelles en plusieurs tri successifs (pour récolter uniquement les grains concentrés et botrytisés), limitation des rendements pour privilégier la concentration des arômes, et expérimentations autour de l’élevage en barriques ou en amphores. Ces évolutions permettent aux Coteaux de l’Aubance de s’imposer comme un véritable rival du Layon, sans imiter ce dernier.

Le Coteaux de l’Aubance : à redécouvrir absolument

Si la comparaison entre ces deux appellations est si fréquente, c’est parce qu’elles partagent une base commune, celle du chenin blanc sublimé par le terroir et le travail patient du vigneron. Mais réduire les Coteaux de l’Aubance à une simple “version” du Layon serait une erreur. Ces vins expriment une finesse, une fraîcheur et une minéralité qui leur sont propres, tout en offrant un rapport qualité-prix souvent supérieur.

Alors, si vous ne connaissez pas encore ces vins ou si vous avez un a priori sur leur potentiel, je vous invite à vous laisser surprendre. L’Aubance est comme une pépite discrète qui ne demande qu’à être découverte. Allez voir les vignerons, écoutez leurs histoires et goûtez : vous découvrirez une authenticité et un amour du chenin blanc qui sauront vous ravir.

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