Les grandes lignes des récentes modifications pour l’Anjou
Depuis 2022, plusieurs modifications majeures ont été introduites dans le cahier des charges des AOC d’Anjou. Voici les principaux points qui méritent d’être soulignés :
1. Une meilleure prise en compte des enjeux climatiques
Le réchauffement climatique bouleverse les pratiques viticoles, et l’Anjou n’y échappe pas. Ainsi, pour permettre aux vignerons de continuer à produire des vins typiques malgré des conditions plus difficiles, certains cépages ont été ajoutés à la liste des variétés autorisées. Cela inclut notamment des cépages dits « résistants ». Parmi eux, le flokati, un cépage tolérant à la sécheresse, a été intégré de manière expérimentale. Ces ajouts permettent de préserver un équilibre entre productivité et typicité face aux défis posés par le changement climatique.
2. Une réduction des rendements pour certaines appellations
Le souci de qualité reste au centre des préoccupations. Certaines appellations liées à l’Anjou, comme l’Anjou-Villages ou le Coteaux du Layon, ont vu leur rendement maximal autorisé légèrement diminué. Par exemple :
- Pour les AOC « Anjou Blanc », la limite est passée de 60 hectolitres par hectare à 55 hectolitres par hectare.
- Pour les vins moelleux (coteaux du Layon), les rendements sont désormais fixés autour de 25 hl/ha pour les parcelles en surmaturation.
Ces ajustements visent à encourager une plus grande concentration des saveurs et une meilleure qualité des productions.
3. L’introduction de nouvelles pratiques culturales et environnementales
La transition écologique est désormais une priorité pour les AOC. À compter de 2023, le cahier des charges inclut des exigences supplémentaires pour limiter les interventions chimiques et favoriser les pratiques durables. Parmi les nouvelles obligations figurent :
- L’obligation d’utiliser des engrais organiques issus de sources naturelles dans 95 % des cas.
- L’installation de « bandes enherbées » entre les rangs pour maintenir une biodiversité locale et freiner l’érosion des sols.
- Une utilisation restreinte des herbicides, avec un passage progressif à zéro herbicide d’ici 2028 pour certaines appellations haut de gamme comme l’Anjou Villages Brissac.
4. Les évolutions des méthodes de vinification
Le cahier des charges prend également en compte des évolutions dans les techniques de vinification elles-mêmes. Par exemple, l’usage de levures indigènes, favorisant une meilleure expression du terroir, est désormais encouragé pour certains vins blancs et rouges. Autre innovation notable : plusieurs AOC autorisent désormais l’élevage en amphores, une méthode ancienne mais récemment redécouverte, qui donne des résultats intéressants sur des cépages comme le chenin.